Réservistes

Le spectre du terrorisme a fait ressurgir un sentiment d’appartenance à la nation auprès de la population. Le sentiment qu’il faut protéger la population, nos valeurs, nos droits, contre cet obscurantisme. Depuis Janvier 2015, la France a été frappée par des hommes se réclamant d’organisations terroristes. Ces attaques ont précédé la reconstitution de la garde nationale sur la base de la réserve opérationnelle de l’armée, de la gendarmerie, de la police. De la vocation de « maintenir la paix », il est maintenant question de « lutter contre le terrorisme ». Dès lors, les effectifs de la garde nationale, composés de l’armée de terre, de l’armée de l’air, de la marine, de la gendarmerie et de la police, augmentent de manière significative.

 

« Réservistes », c’est un projet de photographies montrant ces personnes, ces doubles citoyens. Doubles citoyens parce qu’ils sont citoyens dans la sphère civile, comme tout un chacun. Mais aussi, comme leurs camarades d’active, ils acceptent de mettre leur vie au service de la nation. Ils ont fait le choix d’une double vie. Celle du travail, certains sont peintres en bâtiment, cuisiniers, chefs d’entreprises, avocats, …, et celle de la vie militaire. À temps partiel, certes, mais tout de même la vie militaire. Certains sont d’anciens militaires d’active ou ont fait leur service militaire, d’autres n’ont aucune expérience militaire. Mais tous ont en commun la volonté de servir, de lutter contre le terrorisme, de soulager l’armée d’active de leurs missions sur le territoire national.

 

Je m’appelle Florent Tallarico, je suis photographe. Depuis 3 ans maintenant, j’ai pu observer ces gens, qui, quelques jours par an, quelques mois pour certains, mettent leur temps au service de la France. J’ai voulu raconter leur quotidien, rendre hommage à leur volonté de servir en photographiant ces hommes et ces femmes. « Réservistes », c’est une centaine de photographies en noir et blanc, les montrant à leurs entraînements, cérémonies et moments de cohésion. 

 

J’ai fait le choix de photographier en noir et blanc plutôt qu’en couleur. Un noir et blanc qui fait écho à des temps révolus. Des temps où des photographes reporters n’utilisaient que le noir et blanc. Des temps où les soldats combattaient pour défendre la population, des valeurs contre l’obscurantisme, là encore. L’utilisation du noir et blanc provoque un anachronisme, ce qui est sur ces images se passe aujourd’hui mais aurait pu se passer avant, comme cela se passera encore après leur passage dans ces unités. Photographier ces réservistes de cette manière est selon moi un moyen de faire passer leur engagement à la postérité, de rendre hommage à leur volonté de servir.

Le livre "Réservistes"